Cette culture d’entreprise est d’abord une affaire de communication interne : celle-ci est très forte dans les entreprises japonaises. Dans la culture nippone, le respect de l’autorité, la priorité à la hiérarchie, la loyauté sont des signes forts. Ils régissent les rapports entre les personnes. Généralement, les employés d’entreprise sont dévoués à leur travail, à la cause. En effet, l’entreprise japonaise fonctionne comme une communauté (valeurs collectives), voire comme une famille où chacun s’encourage mutuellement. L’organisation et les membres qui la composent ont une vision de l’entreprise à long terme et travaillent sur la base de la confiance et de la fidélité : “on vit pour travailler” → modèle du salary-man (métro-boulot-dodo)
De plus, l’entreprise a un rôle très formateur : en travaillant dans une société, celle-ci s’engage à former ses salariés, les “garder”, et les augmenter s’ils restent fidèles à la boîte → Système d’emploi à vie (c’est également vecteur de motivation).
De plus, l’entreprise a un rôle très formateur : en travaillant dans une société, celle-ci s’engage à former ses salariés, les “garder”, et les augmenter s’ils restent fidèles à la boîte → Système d’emploi à vie (c’est également vecteur de motivation).
1. Respect du plus vieux et de la hiérarchie
Comme de nombreux pays, il est important de respecter sa hiérarchie. Toutefois, la hiérarchie au Japon est très structurée, on assiste à une forte pression sociale avec le système des trois trésors : promotion à l’âge , emploi à vie et salaire à l’ancienneté. Les entreprises et les relations personnelles sont hiérarchiques. Les personnes âgées ont un statut plus élevé que les jeunes et les cadres supérieurs plus élevés que les jeunes cadres.
Mot d’ordre : respecter les autres et se respecter !
2. Rapport aux processus / à la prise de décision
Le travail est toujours effectué en groupe (entreprise “familiale”). Le groupe de travail est fortement uni sans concurrence, tous réussissent ou tous échouent. La prise de décision se fait par consensus : toute l’équipe de travail doit être consultée avant de prendre des décisions. Les spécificités de l’entreprise japonaise sont notamment attribuables à la volonté collective de réussir et à la rigueur organisationnelle du travail (effort, dévotion, engagement, implication). Il faut travailler en équipe, être collectif, et surtout, ne jamais prendre de décision seul.
Voilà pourquoi il est extrêmement mal vu de partir en premier (avant les autres) du travail, cela donne l’impression que l’on apprécie pas son entreprise et que l’on est égoïste. La règle d’or est qu’il ne faut jamais partir à l’heure même si officiellement “c’est l’heure” (sauf si le patron le demande). On reste avec les autres membres de l’équipe et on les aide à finir leur tâches.
3. Vacances et jours de congé
Au Japon, il est très mal vu de prendre tous ses jours de repos attribués. Il en est de même pour les jours de congé, sur leurs 19 jours (congé), les japonais n’en prennent que la moitié, et de manière éparpillée. A titre d’exemple, ils évitent de partir en vacances trois/quatre semaines consécutives, et encore moins les vendredis et/ou lundis !
Ramener des souvenirs de vacances à ses collègues (particulièrement la nourriture) est également fortement conseillé, c’est une tradition !
4. Circulation de l’information : communication interne
Un autre aspect du fonctionnement des entreprises japonaises qui frappe les occidentaux est le mode de communication interne : dans nos cultures qui privilégient l’écrit, celle-ci se fait beaucoup sous forme de notes, mémos, rapports et comptes-rendus sur le papier ; alors qu’au Japon on préfère infiniment la communication orale, plus souple, plus rapide, plus chaleureuse et plus efficace, car elle permet le dialogue ; ou mieux encore, la communication non verbale lorsqu’elle est possible. Il arrive souvent que des stagiaires japonais dans une entreprise française sont stupéfaits de voir des cadres occupant des bureaux voisins perdre du temps à échanger des notes qu’il leur faut rédiger, faire taper (souvent encore) par une secrétaire, corriger, enregistrer et classer, alors qu’il serait tellement plus simple de se lever de son bureau ou de soulever son combiné téléphonique et de parler ensemble.
5. Quelques pratiques et rituels
Selon Aoki Masahiko, un économiste japonais, dans le contexte de l’entreprise, certains de ces rites ont un caractère intégrateur, ils visent à renforcer la cohésion du groupe, comme les cérémonies initiatiques d’accueil des nouveaux employés ; d’autres ont un caractère différenciateur, ils symbolisent les barrières, les conflits tolérés ou les différences souhaitées, comme les marques de la hiérarchie, les compétitions entre équipes ou services. Le monde du travail au Japon donne une place très importante aux rites et offre un large éventail de toutes ces pratiques.
Réunions matinales d’accueil (chorei shiki)
On y donne les consignes particulières pour la journée et le chef en question distribue les tâches à réaliser au cours de la journée. Mais il s’agit avant tout d’un discours moralisateur pour encourager les équipes : on rappelle des records antérieurs à battre, un autre service qu’il faut dépasser, un concurrent qu’il faut vaincre, ou encore des principes éthiques (qualité, service du client, paix, prospérité, progrès, amélioration) …
Hymne d’entreprise (shaka)Il est chanté quotidiennement dans les ateliers de beaucoup d’entreprises, déversé par haut-parleur tous les matins. Mais tous doivent le connaître et le chanter à l’occasion comme signe de ralliement, par exemple lors de la fête de nouvel an ou après une beuverie en groupe dans un bar. Ces hymnes ont en général un fort pouvoir fédérateur !
Gymnastique de groupe
Cette pratique caractéristique dans les ateliers – une pause de quelques minutes deux ou trois fois par jour (en général avant le travail, pendant la matinée ou en milieu d’après-midi) au cours de laquelle les ouvriers sont invités à s’adonner à divers exercices d’assouplissement scandés musicalement. Son caractère collectif en fait aussi un moyen d’entraînement à la discipline de groupe.
Sorties entre collègues
Le soir après le travail, et plusieurs fois par semaine, l’équipe se retrouve souvent dans un bar avec son chef pour papoter sur les événements de la journée (manière comme une autre de se mettre mutuellement au courant) et pour discuter des problèmes du service avec la franchise que permet l’alcool : sous prétexte d’être un peu ivre, on peut se dire des choses que l’on n’oserait pas exprimer autrement. On fera semblant d’avoir tout oublié le lendemain, mais le message sera passé, c’est là un moyen de régulation classique dans les sociétés japonaises, informel mais efficace. Dire des choses sous l’emprise de l’alcool est pardonné, voire encouragé, car elle souligne le fait que nous n’avons pas peur de nous exposer et de nous dévoiler → “rien à cacher”. Cette pratique s’appelle le Nomikai et il est assez mal vu de ne pas y assister.
Sources : https://journals.openedition.org/communicationorganisation/1719
Comme de nombreux pays, il est important de respecter sa hiérarchie. Toutefois, la hiérarchie au Japon est très structurée, on assiste à une forte pression sociale avec le système des trois trésors : promotion à l’âge , emploi à vie et salaire à l’ancienneté. Les entreprises et les relations personnelles sont hiérarchiques. Les personnes âgées ont un statut plus élevé que les jeunes et les cadres supérieurs plus élevés que les jeunes cadres.
Mot d’ordre : respecter les autres et se respecter !
2. Rapport aux processus / à la prise de décision
Le travail est toujours effectué en groupe (entreprise “familiale”). Le groupe de travail est fortement uni sans concurrence, tous réussissent ou tous échouent. La prise de décision se fait par consensus : toute l’équipe de travail doit être consultée avant de prendre des décisions. Les spécificités de l’entreprise japonaise sont notamment attribuables à la volonté collective de réussir et à la rigueur organisationnelle du travail (effort, dévotion, engagement, implication). Il faut travailler en équipe, être collectif, et surtout, ne jamais prendre de décision seul.
Voilà pourquoi il est extrêmement mal vu de partir en premier (avant les autres) du travail, cela donne l’impression que l’on apprécie pas son entreprise et que l’on est égoïste. La règle d’or est qu’il ne faut jamais partir à l’heure même si officiellement “c’est l’heure” (sauf si le patron le demande). On reste avec les autres membres de l’équipe et on les aide à finir leur tâches.
3. Vacances et jours de congé
Au Japon, il est très mal vu de prendre tous ses jours de repos attribués. Il en est de même pour les jours de congé, sur leurs 19 jours (congé), les japonais n’en prennent que la moitié, et de manière éparpillée. A titre d’exemple, ils évitent de partir en vacances trois/quatre semaines consécutives, et encore moins les vendredis et/ou lundis !
Ramener des souvenirs de vacances à ses collègues (particulièrement la nourriture) est également fortement conseillé, c’est une tradition !
4. Circulation de l’information : communication interne
Un autre aspect du fonctionnement des entreprises japonaises qui frappe les occidentaux est le mode de communication interne : dans nos cultures qui privilégient l’écrit, celle-ci se fait beaucoup sous forme de notes, mémos, rapports et comptes-rendus sur le papier ; alors qu’au Japon on préfère infiniment la communication orale, plus souple, plus rapide, plus chaleureuse et plus efficace, car elle permet le dialogue ; ou mieux encore, la communication non verbale lorsqu’elle est possible. Il arrive souvent que des stagiaires japonais dans une entreprise française sont stupéfaits de voir des cadres occupant des bureaux voisins perdre du temps à échanger des notes qu’il leur faut rédiger, faire taper (souvent encore) par une secrétaire, corriger, enregistrer et classer, alors qu’il serait tellement plus simple de se lever de son bureau ou de soulever son combiné téléphonique et de parler ensemble.
5. Quelques pratiques et rituels
Selon Aoki Masahiko, un économiste japonais, dans le contexte de l’entreprise, certains de ces rites ont un caractère intégrateur, ils visent à renforcer la cohésion du groupe, comme les cérémonies initiatiques d’accueil des nouveaux employés ; d’autres ont un caractère différenciateur, ils symbolisent les barrières, les conflits tolérés ou les différences souhaitées, comme les marques de la hiérarchie, les compétitions entre équipes ou services. Le monde du travail au Japon donne une place très importante aux rites et offre un large éventail de toutes ces pratiques.
Réunions matinales d’accueil (chorei shiki)
On y donne les consignes particulières pour la journée et le chef en question distribue les tâches à réaliser au cours de la journée. Mais il s’agit avant tout d’un discours moralisateur pour encourager les équipes : on rappelle des records antérieurs à battre, un autre service qu’il faut dépasser, un concurrent qu’il faut vaincre, ou encore des principes éthiques (qualité, service du client, paix, prospérité, progrès, amélioration) …
Hymne d’entreprise (shaka)Il est chanté quotidiennement dans les ateliers de beaucoup d’entreprises, déversé par haut-parleur tous les matins. Mais tous doivent le connaître et le chanter à l’occasion comme signe de ralliement, par exemple lors de la fête de nouvel an ou après une beuverie en groupe dans un bar. Ces hymnes ont en général un fort pouvoir fédérateur !
Gymnastique de groupe
Cette pratique caractéristique dans les ateliers – une pause de quelques minutes deux ou trois fois par jour (en général avant le travail, pendant la matinée ou en milieu d’après-midi) au cours de laquelle les ouvriers sont invités à s’adonner à divers exercices d’assouplissement scandés musicalement. Son caractère collectif en fait aussi un moyen d’entraînement à la discipline de groupe.
Sorties entre collègues
Le soir après le travail, et plusieurs fois par semaine, l’équipe se retrouve souvent dans un bar avec son chef pour papoter sur les événements de la journée (manière comme une autre de se mettre mutuellement au courant) et pour discuter des problèmes du service avec la franchise que permet l’alcool : sous prétexte d’être un peu ivre, on peut se dire des choses que l’on n’oserait pas exprimer autrement. On fera semblant d’avoir tout oublié le lendemain, mais le message sera passé, c’est là un moyen de régulation classique dans les sociétés japonaises, informel mais efficace. Dire des choses sous l’emprise de l’alcool est pardonné, voire encouragé, car elle souligne le fait que nous n’avons pas peur de nous exposer et de nous dévoiler → “rien à cacher”. Cette pratique s’appelle le Nomikai et il est assez mal vu de ne pas y assister.
Sources : https://journals.openedition.org/communicationorganisation/1719
Bien s'entendre avec ses collègues ...
Facteurs culturels de communication
Au Japon, tout est dans le gestuel ! 80% de la communication est non verbale. Par exemple en réunion, tout le monde vous voit, observe vos gestes et votre attitude. De manière générale, comment établir un lien avec les personnes de cette culture ?
De même, il est impoli de regarder un japonais trop longtemps dans les yeux, cela le met mal à l’aise. Si dans la plupart des pays cette action est considérée comme polie, oublions-la au Japon, ceci est considéré comme une intrusion à sa vie privée !
Enfin, la négation se veut calme et apaisée. Les japonais font toujours en sorte d’atténuer leur “non” pour ne pas offenser leur interlocuteur. Au pays du Soleil Levant, nous sommes dans une culture “riche” , c’est à dire que l’on est indirect dans notre communication → on va utiliser des sous entendus, du para verbal, des signes ou autre pour exprimer notre désaccord, mais on ne parle jamais de manière directe (comme en France par exemple).
L’organisation de l’espace (proxémie)
Au Japon, il est primordial de respecter l’espace de l’autre, comme veiller à ne pas être trop proche d’un japonais en terme de distance pour qu’il ne se sente pas "envahit". Chacun de nous avons besoin d’un espace personnel, d’une bulle dans laquelle nous réfugier. Que ce soit avec un inconnu, un camarade, un ami ... Chaque pays dispose d’un espace qui lui est propre entre les individus. Les distances varient selon les cultures, elles ne sont pas universelles !
Au Japon, tout est dans le gestuel ! 80% de la communication est non verbale. Par exemple en réunion, tout le monde vous voit, observe vos gestes et votre attitude. De manière générale, comment établir un lien avec les personnes de cette culture ?
- Ne pas s’imposer, ni interrompre une personne en train de parler
- Habitudes d’écoute = empathie
- Connaître les coutumes élémentaires
- Ne pas parler/rire trop fort
- Ne JAMAIS prononcer la formule « à tes souhaits », car nous faisons remarquer à lui et aux personnes à proximité, qu’il est malade.
De même, il est impoli de regarder un japonais trop longtemps dans les yeux, cela le met mal à l’aise. Si dans la plupart des pays cette action est considérée comme polie, oublions-la au Japon, ceci est considéré comme une intrusion à sa vie privée !
Enfin, la négation se veut calme et apaisée. Les japonais font toujours en sorte d’atténuer leur “non” pour ne pas offenser leur interlocuteur. Au pays du Soleil Levant, nous sommes dans une culture “riche” , c’est à dire que l’on est indirect dans notre communication → on va utiliser des sous entendus, du para verbal, des signes ou autre pour exprimer notre désaccord, mais on ne parle jamais de manière directe (comme en France par exemple).
L’organisation de l’espace (proxémie)
Au Japon, il est primordial de respecter l’espace de l’autre, comme veiller à ne pas être trop proche d’un japonais en terme de distance pour qu’il ne se sente pas "envahit". Chacun de nous avons besoin d’un espace personnel, d’une bulle dans laquelle nous réfugier. Que ce soit avec un inconnu, un camarade, un ami ... Chaque pays dispose d’un espace qui lui est propre entre les individus. Les distances varient selon les cultures, elles ne sont pas universelles !